« Maman ? Maman ? Maman, 'ai peur... peux allumer la lumière ? »

La petite Maëdy vient de se réveiller, ayant reconnut les pas de sa mère traversant le couloir. Elle sait qu’il est très tard, et se demande ce que fait sa mère debout à cette heure-là. Alors elle l’appelle. Mais Noah Seewol ne répond pas. Maëdy appelle encore, réclame de la lumière, réclame sa mère, mais Noah n’apparrait jamais. Il y a le bruit de la porte qui se ferme, le bruit de la chute de Maëdy dans les escaliers lorsqu’elle a voulu descendre pour trouver sa mère, le son de ses pleurs, le son de la voix de son père qui la berce pour la rendormir.

C’est le tout premier souvenir de la vie de Maëdy. Le départ soudain de sa mère, sans un au revoir, sans une explication. Elle avait quatre ans.

Aaron Seewol ne put jamais donner d’explications à sa fille, qu’il éleva ainsi seul. Il ne se remaria jamais, et il finissait toujours par laisser tomber ses rares petites-amies, préférant se concentrer sur l’éducation de sa fille. Maëdy grandit en l’absence d’une mère, mais son père faisant tout son possible pour la rendre heureuse, elle s’épanouit très vite, apprenant à lire et à s’exprimer parfaitement grâce à la parole (pour le plus grand malheur de ses instituteurs et de certains de ses camarades d’école). En effet, la jeune Maëdy est très bavarde. Elle parle, parle, parle, encore et encore, à tout le monde, proches ou inconnus (son père restant tout de même son interlocuteur préféré, puisqu’il est jusqu’à présent le seul qui l’écoute vraiment et est capable d’en placer une pour lui répondre). Un lien père-fille très solide se crée entre eux au fil des années, basé sur la complicité et la confiance. Et puis il y a l’apparition des pouvoirs de Maëdy. Elle se souviendra toute sa vie de cette chute par la fenêtre de la chambre d’amis (elle avait voulu imiter le chat) dont elle n’avait eu aucune séquelle grâce à l’atterrissage tout en douceur effectué « par magie », ou de cette fois où elle était tellement en colère contre un garçon de sa classe qu’un nuage de pluie était apparu au-dessus de ce dernier, ou encore du jour où elle affirma avec énergie à son père qu’il ferait grand soleil lors de sa sortie scolaire, contrairement à ce que l’instituteur avait annoncé, et où elle avait eu raison. Toutes ces petites choses étranges qui se déroulaient autour de la petite fille sans que son père ou elle-même ne puisse trouver une explication plausible. Jusqu’à l’été de ses onze ans, l’été où un hibou grand duc vint porter une lettre à la jeune Maëdy.

L’idée d’être séparé de son bébé pendant de longs mois n’enchante guère Aaron, ni Maëdy, à vrai dire, mais la perspective d’entrer dans une école de magie – un rêve d’enfant qu’elle pensait irréalisable – ce n’est pas le genre de chose à côté de laquelle on passe. Après lui avoir offert une chouette répondant au nom de Colbee, le père de Maëdy la laisse finalement partir dans le Poudlard Express. Ils correspondent via la chouette jusqu’à deux fois par semaine, ce qui les rassure au début, et qui devient un habitude au bout de cinq ans.

A Poudlard, Maëdy est répartie chez les Serdaigle. Elève studieuse, elle rapporte autant de points à sa maison qu’elle n’en fait perdre à cause de ses nombreuses maladresses. Mais derrière son adorable sourire et ses aventures rocambolesques, Maëdy cache son peu d’assurance : elle hésite de plus en plus à demander conseil à son père – ce qui est normal en grandissant, et ne sait plus comment réagir face à de nouvelles situations, comme sa rencontre avec son tout nouveau petit-ami Daniel Carter, ou encore les évènements dans lesquels elle risque d’être entraînée malgré elle…

Pour l’instant, le pouvoir de Maëdy se résume à quelques « incidents » météorologiques, du type créer une averse sur une personne en particulier, ou au contraire d’éloigner la pluie de quelqu’un d’autre et d’y faire régner soleil et chaleur. La jeune femme ne contrôle absolument rien, mais elle s’est tout de même rendue compte que ces manifestations apparaissaient lorsqu’elle éprouvait un sentiment de joie intense – les risques d’averses sont alors grandioses –, de lassitude profonde – nous observons à ces moments là un soleil éclatant -, ou encore une colère soudaine qui peut se traduire par une petite brise apaisante. Maëdy en a conclut que ces effets devaient se produire sur elle-même, mais n’étant pas encore apte à contrôler cette puissance, c’est assez aléatoire quant à l’individu « victime ». Prenez donc garde à tenir vos distances. On peut imaginer que par la suite, la Serdaigle sera capable de contrôler ces effets météorologiques et s’amuser avec, en créant une petite tornade pour masquer l’une de ses trop nombreuses chutes, ou encore en faisant pleuvoir un nuage juste au-dessus de la tête de son bien-aimé Daniel ou l’une de ces demoiselles qui se plaisent tant à le séduire… En faisant bien sûr attention à ce que ça ne se retourne pas contre elle, elle en serait tellement capable.